L’Académie de médecine pointe le retard français en matière de vaccination contre l’HPV

Dans un communiqué du 23 juin dernier, l’Académie de médecine rappelle que la vaccination contre l’HPV est recommandée depuis 2007 pour les filles de 11 à 14 ans et que cette recommandation a été élargie en 2019 aux garçons de la même tranche d’âge, avec une prise en charge par l’Assurance maladie de 65 % à partir de janvier 2021. En 2020, la couverture dépassait 50 % dans 20 % des pays européens et 75 % dans 11 d’entre eux dont le Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni. En 2020, en France, ce chiffre n’était que de 28 % (29 % pour une seule dose à 15 ans et 24 % pour un schéma vaccinal complet à 16 ans). L’année suivante la couverture vaccinale s’élevait à 41 % (45,8 % pour les filles et 6 % pour les garçons), un niveau très éloigné des objectifs définis par la Stratégie nationale de santé sexuelle et le Plan cancer : 60 % chez les adolescents de 11 à 19 ans en 2023 et 80 % à l’horizon 2030. L’Académie de médecine réaffirme la nécessité de mettre en application un programme national de vaccination anti-HPV chez les adolescents des deux sexes en soulignant l’efficacité et la bonne tolérance des deux vaccins commercialisés. Elle recommande : d’établir la confiance vis-à-vis de cette vaccination auprès du public et des professionnels de santé ; de rendre systématique l’offre de vaccination en direction des enfants âgés de 11 à 14 ans, et de relancer les adolescents non immunisés ; de pallier les inégalités socio-économiques par un accès facilité à la vaccination avec des conditions permettant l’absence d’avance de frais, le communiqué rappelant que dans certains pays la vaccination en milieu scolaire a permis d’obtenir un de couverture supérieure à 70 %.