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Thérapeutique

Publié le 09 déc 2008Lecture 5 min

Le magnésium : pour la mère et pour l’enfant

G.GERTNER, Gynécologie pratique

Une proportion importante de femmes ne consomme pas suffisamment de magnésium. Le déficit magnésique chronique qui en découle a de nombreuses conséquences pathologiques sur les femmes elles-mêmes, sur le déroulement de leurs grossesses et sur la qualité de la nutrition foetale. L’apport complémentaire de magnésium a fait la démonstration de son intérêt pour la mère et pour l’enfant.

 
Le magnésium joue un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions de l’organisme : synthèse des acides nucléiques et des protéines, métabolisme intermédiaire, actions sur les systèmes neuromusculaire et cardiovasculaire (1). Plus de 300 enzymes dépendent du magnésium (2). Les principales sources alimentaires de magnésium sont le cacao, les légumes, les fruits secs et les céréales, ainsi que certaines eaux minérales. Les apports journaliers recommandés (AJR) sont de 350 mg chez l’adulte et de 400 mg chez les femmes enceintes et allaitantes. Or, selon l’étude SUVIMAX, 77 % des femmes (72 % des hommes) ont des apports en magnésium inférieurs aux AJR et même 23 % d’entre elles consomment moins des deux tiers des apports nutritionnels conseillés (3). Aussi, une grande proportion de la population présente-t-elle une déficience magnésique chronique primaire, modérée ou marginale, par manque d’apport : la prévalence de l’hypomagnésémie varie de 7 à 11 % chez les patients hospitalisés (4), voire de 20 à 65 % chez les patients en situation critique (5).   Apports nutritionnels conseillés en magnésium (mg par jour).  Adolescente 370 Femme adulte 360 Femme enceinte 400 Femme allaitante 390  Indépendamment d’un manque d’apport, une hypomagnésémie peut être due à une malabsorption, une diarrhée chronique, une hypercalcémie, une hyperthyroïdie. Elle a été associée au diabète, à l’hypertension, aux coronaropathies et à l’ostéoporose. Elle s’observe également à la suite d’un traitement par diurétiques, médicaments cytotoxiques (cisplatine), antibiotiques (aminoglycosides, antituberculeux), immunosuppresseurs et bêta2-mimétiques (théophylline, salbutamol), amphotéricine B (2).   Par voie orale et parentérale : des indications différentes L’hypomagnésémie, sur le plan biochimique, s’accompagne souvent d’une hypokaliémie et/ou d’une hypocalcémie (2). Même si un grand nombre de patients ayant un déficit en magnésium restent asymptomatiques, sur le plan clinique, les manifestations les plus fréquentes sont liées à l’hyperexcitabilité neuromusculaire en-gendrée (tremblements, fasciculations, tétanie, signe de Chvostek), mais aussi cardiovasculaire (arythmies). Chez la femme, la déficience magnésique chronique primaire est facteur de dysménorrhée, d’oligospanioménorrhée et de moindre fécondité. Au cours de la grossesse, l’hypomagnésémie entraîne, indépendamment des crampes gravidiques (6), une hyperexcitabilité utérine qui peut être à l’origine d’une prématurité(7). De plus, elle induit une insuffisance de développement de l’enfant avec poids, taille et périmètre crânien réduits à la naissance, mais pourrait aussi jouer un rôle dans la genèse du syndrome de détresse respiratoire, dans la dysplasie bronchopulmonaire, l’entérocolite nécrosante et certaines rétinopathies (8-11). Par ailleurs, si le magnésium ne semble pas avoir un rôle dans la genèse de la prééclampsie et de l’éclampsie, le traitement par voie parentérale de sulfate de magnésium permet de diviser par deux le risque de convulsions chez les femmes enceintes présentant une prééclampsie (12).   Contenu en magnésium de certains aliments (mg/portion). 1 portion moyenne de bigorneaux cuits (100 g) 300 1 poignée de fruits oléagineux (50 g) (l'amande étant la plus riche) 70 à 125 1/2 assiette d'épinards (200 g) 100 2 c. à café de cacao en poudre (10 g) 52       1 c. à soupe de germe de blé (20 g) 50   1 c. à soupe de farine de soja (20 g) 50       3 tranches fines de pain complet (60 g) 49     1/4 de baguette pain blanc (60 g) 30    1 portion de fruits secs (25 g) (la banane séchée étant la plus riche) 7.5 à 25  1/4 d'assiette de légumes secs cuits (100 g) 18 à 53   1 litre d’eau minérale Hépar®    110   1 litre d’eau minérale Quézac® 95     1 litre d'eau minérale Badoit® 85  1 litre d’eau minérale Contrex® 84     1 litre d’eau minérale Talians® 77   1 litre d’eau minérale Vittel®       36    De même, une étude récente (13) a confirmé que le sulfate de magnésium IV, dans les menaces d’accouchement prématuré, non seulement est un bon tocolytique, mais réduit de façon significative le risque d’infirmité motrice cérébrale chez l’enfant. Enfin, la supplémentation nutritionnelle en magnésium constitue un traitement préventif des morts subites du nourrisson chez les femmes enceintes qui ont un déficit (14). En conclusion, la fréquence des déficits en magnésium chez les femmes et l’anabolisme accru au cours de la grossesse peuvent justifier une supplémentation en magnésium avant la conception et dès le début de la grossesse (300 mg/j), afin d’optimiser les chances d’être efficace tant pour la mère que pour le futur enfant(15).  

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