L'auto-adaptation posologique de la corticothérapie inhalée dans l'asthme est-elle pertinente ?

Il n'est bien sûr pas possible, en pratique courante, de prévoir l'exacerbation et on ne peut adapter le traitement qu’une fois le patient symptomatique. L'étude SMILE, publiée dans le Lancet, a été menée sur un an, en double aveugle, chez des patients présentant un asthme persistant traité par formotérol-budésonide (200 microgx2/j). En cas d'exacerbation, trois groupes de traitements additionnels ont été constitués : terbutaline, formotérol ou association formotérol-budésonide.  Le groupe formotérol-budésonide a connu moins d'exacerbations que le groupe formotérol seul qui a connu moins d'exacerbations que le groupe terbutaline seule. Cependant, aucune comparaison n'a été menée avec une augmentation isolée du corticoïde inhalé et, si l'on regarde cette étude d'un peu plus près, on s'aperçoit que les patients inclus étaient mal contrôlés au départ… Une étude précédente (Harrisson, Lancet 2004) n'avait pas montré de différence, par rapport au groupe placebo, du doublement des doses de corticoïdes inhalés en fonction des symptômes présentés par le patient et/ou sur la variation du DEP. L'auto-adaptation posologique du patient ne permet pas, par ailleurs, de réagir au déclin progressif du VEMS qui survient parfois en l'absence d'exacerbation. Certains patients conservent une inflammation tout étant asymptomatiques. D'autre part, une grande proportion d'asthmatiques ne savent pas apprécier le mauvais contrôle de leur asthme.   La prise en charge doit donc s’adapter au patient…