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Gynécologie

Publié le 28 sep 2023Lecture 3 min

Le b.a.-ba des dysménorrhées à l’adolescence

Céline LEFEBVRE, Paris, d’après la communication de V. Bélien Pallet (Bondy)

Du dépistage à la conduite thérapeutique en passant par l’anamnèse, la Société française de pédiatrie a confié à Valérie Bélien Pallet (service de pédiatrie, hôpital Jean Verdier, Bondy) le soin de codifier la prise en charge en 2023 des dysménorrhées chez les adolescentes. En voici les points clés.

Valérie Bélien Pallet le déplore : « les dysménorrhées, ces douleurs abdomino-pelviennes à type de crampes, liées au cycle menstruel et pouvant irradier en régions lombaires, crurales ou inguinales sont parfois, voire souvent, banalisées. Ceci d’autant plus qu’elles sont d’intensité légère à modérée ou parce qu’elles sont considérées à tort par les intéressées, y compris par les soignants, comme inéluctables. » Or 50 % des dysménorrhées de l’adolescente sont d’intensité modérée à sévère, et même 10 à 25 % sont invalidantes et résistantes au traitement symptomatique usuel. L’anamnèse permet de caractériser le type de dysménorrhées (localisation, cinétiques d’apparition et d’évolution), leur intensité, leur retentissement, les symptômes associés, les antalgiques déjà testés. L’âge des premières menstruations, les antécédents familiaux d’endométriose et les contre-indications aux œstroprogestatifs sont autant d’informations essentielles. Au sein des dysménorrhées, les formes primaires sont majoritaires (90 %), ne se manifestant qu’une fois les cycles devenus ovulatoires. Elles sont favorisées par la synthèse accrue de prostaglandines lors de la chute de la progestérone, en fin de seconde partie de cycle, à l’origine de contractions utérines, de vasoconstriction et d’ischémie musculaire utérine douloureuses. Une forme secondaire (10 %) doit être évoquée lorsque les douleurs débutent dès les premières menstruations ou en cas de malformation utéro-vaginale connue.   Dysménorrhées primaires, quelle conduite thérapeutique ?   Aucun examen complémentaire n’est requis devant des dysménorrhées isolées, de faible intensité (EVA ≤ 3/10), avec un examen clinique rassurant. Lorsque le paracétamol et le phloroglucinol ne soulagent pas suffisamment, ou lorsque l’intensité est modérée (échelle visuelle analogique EVA ≥ 4/10), voire sévère (EVA ≥ 8/10), les antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) constituent la seconde ligne antalgique. Ils doivent être pris de manière systématique durant les 2- 3 premiers jours puis à la demande (ibuprofène 10 mg/kg [200 mg entre 20 et 40 kg et 400 mg a partir de 40 kg] 3 fois/j ; acide méfénamique 250 mg [1 à 2 gélules 3 fois/j] dès 12 ans ; flurbiprofène 100 mg [1 cp 2 a 3 fois/j] à partir de 15 ans). En cas d’échec, l’intégrité des structures et la présence de kystes ovariens doivent être explorées par échographie pelvienne. Si celle-ci est normale ou le(s) kyste(s) ovarien(s) sont d’allure fonctionnelle, une contraception œstroprogestative en séquentiel, voire en continu est la règle (pilule de 2e génération ; microprogestatifs si contre-indications). « Si les kystes ovariens ont plutôt une allure organique, précise V. Bélien Pallet, l’adolescente doit être orientée vers une consultation chirurgicale spécialisée, viscérale ou gynécologique selon l’offre de soins locale. » Quant aux dysménorrhées secondaires, l’échographie pelvienne et rénale permet de repérer une malformation utéro-vaginale (utérus pseudo-unicorne, hémi-utérus, cloison vaginale, atrésie vaginale partielle) associée ou non à une malformation ou à une malposition rénale. Une endométriose doit également être évoquée – sa prévalence est estimée à 50 % en cas de dysménorrhées sévères – ainsi qu’un hématocolpos devant la récidive de douleurs pelviennes cycliques intenses et se majorant, en l’absence de menstruations. Pour en savoir plus : • Conférence 31 mai 2023, congrès de la Société française de pédiatrie 2023. 15h00- 15h30. • PAP 3 Dysménorrhées de l’adolescente & PAP 2023 Dysménorrhées de l’adolescente. Perfectionnement en pédiatrie, mai 2023 ; 6(Supplément 1) au n°2, p. S1-S42.

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