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Neurologie

Publié le 01 aoû 2011Lecture 2 min

Traitement de l’infection à Cytomégalovirus congénitale : où en est-on ?

Dr Muriel Macé
L’infection congénitale à cytomégalovirus (CMV) peut se traduire par une maladie symptomatique à la naissance (atteinte nerveuse, auditive) ou être asymptomatique, mais se traduire ultérieurement par un déficit auditif. Les données sur le traitement post-natal ne sont disponibles que pour le 1er groupe de nouveau-nés : l’administration de ganciclovir (GCV) intraveineux pendant 6 semaines protège contre la détérioration auditive au moins les 2 premières années de vie et pourrait également améliorer le devenir neurologique.
Une étude multicentrique compare actuellement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, l’efficacité sur le devenir neurologique et auditif d’un traitement par valganciclovir oral (V-GCV) pendant 6 mois versus 6 semaines par GCV intraveineux. La toxicité principale des deux molécules est la neutropénie, qui survient chez 25 à 68 % des enfants traités dans les 6 semaines. Une autre étude multicentrique espagnole rapporte rétrospectivement le devenir d’enfants symptomatiques, présentant une anomalie neurologique, et traités par au moins 6 semaines de V-GCV de 2005 à 2010 (2). Parmi ces 55 enfants (dont 16 prématurés), 35 % présentaient une microcéphalie, 31 % avaient un examen neurologique anormal, et 76 % des anomalies neurologiques à l’imagerie. Trente-sept enfants (67 %) avaient d’abord reçu du GCV ; les autres ayant reçu uniquement du V-GCV. La durée médiane de traitement était de 6 mois (1,4-18 mois), durant lesquels 25 enfants (53 %) ont développé une neutropénie et dont seulement 6 ont nécessité l’administration de G-CSF pour la contrôler. Les capacités auditives ont été testées à la naissance, à 6 et 12 mois, respectivement chez 51, 46 et 39 patients. Avant le traitement, 61 % des sujets présentaient une hypoacousie (légère dans 26 % des cas, modérée dans 32 % des cas et sévère dans 42 % des cas). Aux contrôles ultérieurs à 12 mois, 74 % sont restés stables du point de vue de l’audition, 23 % se sont améliorés, et 3 % ont dégradé leur audition. Dix des 18 patients (56 %) qui présentaient une hypoacousie modérée se sont améliorés versus 1 sur 13 seulement dans le groupe des hypoacousies sévères (p< 0,01).

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