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Allergologie - Immunologie

Publié le 04 aoû 2011Lecture 4 min

Pourquoi traiter la dermatite atopique de l’enfant ?

W.Ouazzani, Paris
Forte de son expérience de l’eczéma atopique à Dundee (Écosse), M.S. Lewis Jones nous a livré quelques réflexions sur les éléments clés du succès de la prise en charge de la dermatite atopique (DA) chez l’enfant, tels qu’ils apparaissent dans les 200 recommandations consultables sur le site www.nice.org.uk (du National Institute for Clinical Excellence guidelines). Les traitements systémiques, détaillés par M. Deleuran (Danemark), sont requis en cas d’eczéma sévère. 
En matière de préambule, presque de façon provocatrice, la question posée est : pourquoi est-ce si important de contrôler un eczéma ? Réponse : parce que cette affection retentit sur la qualité de la vie en provoquant prurit chronique, perte de sommeil, fatigue, voire de possibles problèmes psychologiques. Les conséquences physiques à craindre sont des anomalies de la pigmentation, des cicatrices atrophiques et un risque de surinfection. Sans parler du retentissement sur l’entourage : en moyenne, les parents perdent deux heures de sommeil par nuit pour s’occuper d’un enfant atopique… Spontanément, l'eczéma tend à se chroniciser alors qu’un traitement correct peut entièrement faire disparaître les lésions. Plus le traitement est précoce, meilleur est le pronostic, à la fois pour les séquelles physiques et l'impact psychologique. Les critères de sévérité sont l'étendue, le prurit chronique et l'érythème. Que répondre à cette question fréquemment posée par les parents : d’où vient l’eczéma atopique ? Que des facteurs génétiques et des facteurs d'environnement sont impliqués. Les premiers expliquent l’altération de la barrière cutanée, essentiellement attribuée actuellement à des anomalies du gène de la filaggrine. Les études en microscopie électronique montrent en effet que la filaggrine est totalement absente dans la peau lésionnelle. Les mutations au niveau du gène de la filaggrine sont aussi associées à un risque accru d'asthme et d'allergie alimentaire. Selon l’auteur, cette dernière doit être recherchée chez les très jeunes enfants. Une allergie alimentaire doit être particulièrement recherchée chez les très jeunes enfants avec dermatite atopique. Pour le diagnostic d’allergie alimentaire, M.S. Lewis Jones fait appel aux tests de provocation orale en milieu hospitalier. Le plus souvent, il s’agit d’allergies au lait de vache, aux oeufs, au blé, au soja. Il existe fréquemment des signes digestifs associés, un reflux, des coliques. La rupture de la courbe de croissance est un bon signe d’allergie alimentaire. Les défauts de la barrière cutanée la rendent plus perméable aux allergènes. Stress, poussière, facteurs saisonniers sont d’autres facteurs déclenchants des poussées. Dans sa cohorte, en Écosse, M.S. Lewis Jones n’a pas observé de rôle délétère des détergents ou des textiles irritants. En revanche, une allergie de contact (par exemple une allergie au nickel du téléphone portable) peut être impliquée, surtout quand il s'agit de DA localisées sur le visage, les mains, les pieds. Dans ce cas, les patch-tests peuvent être envisagés. Quant aux animaux domestiques, l’auteur les déconseille dans les familles à haut risque (surtout les chats, beaucoup moins les chiens) dans les premières années de la vie. En ce qui concerne le traitement lui-même, il convient d’insister sur la nécessité d’utiliser des émollients deux fois par jour après une poussée aiguë. Les corticoïdes locaux restent le traitement de prédilection des DA légères. Pour les DA modérées, on fera appel à une corticothérapie locale de niveau plus fort ou à un inhibiteur de la calcineurine. Les DA sévères justifient une hospitalisation dans un service de dermatologie. Quand le traitement ne marche pas, c'est souvent parce que les parents utilisent trop peu de crèmes, par crainte des effets secondaires des corticoïdes. Il faut donc éduquer les patients et les parents, en leur remettant éventuellement une brochure d’information.  

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