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Neurologie

Publié le 17 aoû 2008Lecture 3 min

A L’Est sévit l’encéphalite à tiques

Dr Jack Breuil
On aura beaucoup parlé et entendu parlé, à l’ESPID, de l’encéphalite à tiques (TBE) due au virus TBEV (Tick Borne Encephalitis Virus) et des moyens de s’en protéger. Quoi de plus naturel, dans un congrès localisé en pleine zone d’endémie et, à quelques jours d’un Eurofoot, destiné à faire de l’Autriche et de la Suisse des destinations touristiques privilégiées… La TBE, cependant, déborde t-elle de ce cadre apparemment si conjoncturel ? Une partie de la réponse repose peut-être tout simplement dans cet extraordinaire couverture vaccinale de 88 % en Autriche, citée pour l’occasion par FX. Heinz : quand on connaît la TBE, on en a peur… Et si tel est vraiment le cas, il n’y a aucune raison que cela cesse. Selon ce même auteur, les pays moins observants du voisinage verraient tous, à l’instar de la Tchéquie, de la Suisse ou de l’Allemagne, les chiffres d’incidence augmenter sur leurs territoires…
Une TBE qui flambe devrait évidemment, pour une infection très liée aux loisirs et à la nature, concerner certains groupes à risque exacerbé, et les enfants. C’est si vrai que M. Armez et coll.,  de l’université slovène de Ljubljana, ont rapporté 89 cas collectés entre 2001 et 2005 chez 26 filles et 63 garçons âgés de 2,5 à 14,5 ans (les diagnostics reposant sur la sérologie et la pléiocytose du LCR). Les infections étaient classées en sévères (requérant une hospitalisation spécialisée), méningite et méningo-encéphalite (forme la moins grave). Après séparation des enfants en deux groupes d’âge (2,5-6 ans et 7-14,5 ans), il est apparu que malgré des données biologiques et épidémiologiques globalement comparables, quelques différences caractérisaient chaque groupe. Dans le groupe des enfants les plus âgés, les céphalées étaient plus fréquentes (p= 0,0033), les signes méningés et les tremblements également, mais sans atteindre le seuil statistique. Il en était de même pour les EEG qui étaient plus souvent perturbés (p= 0,0019) et les durées moyennes d’hospitalisations un peu plus longues (7 jours versus 5,5). Au total, les infections apparaissaient bénignes, modérées ou sévères chez 78, 22 et 0 % des plus jeunes versus 24, 70 et 6 % des plus âgés (p=0,5786). Alors faut-il, Français que nous sommes, vacciner nos enfants qui vont passer quelques jours ou semaines dans un pays de l’Est ? Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire nous y encourage, pour tout « séjour en zone rurale ou randonnée en forêt en Europe centrale, orientale et du nord, au printemps et en été ». Force est pourtant de constater que seuls, les plus consciencieux, capables d’anticiper un voyage en Europe des mois à l’avance, s’y soumettront, puisque les protocoles habituels nécessitent deux injections séparées de 1 à 3 mois et une dernière 5 à 12 mois plus tard, et que selon toute vraisemblance, les schémas plus rapides (habituellement deux injections séparées de 15 jours) sont moins efficaces… et pourraient même parfois procurer un sentiment quelque peu erroné de protection.

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