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Editorial

Publié le 03 mai 2022Lecture 3 min

Le port du casque pour les skieurs : simple recommandation ou obligation pour tous ?

Bertrand CHEVALLIER, Boulogne-Billancourt

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Lésions de la face, embarrures (fracture de la boîte crânienne), et bien sûr traumatismes crâniens font partie des possibles conséquences d’un choc direct ou indirect sur les pistes de ski. Selon les chiffres 2019 de l’Association des médecins de montagne (MdeM), les traumatismes crâniens représentaient 3,5 % des diagnostics. À première vue, l’effet protecteur du casque peut avoir l’air d’une évidence tellement banale, mais le fait est que des travaux maintenant anciens avaient conclu que les skieurs et planchistes portant un casque ne se blessaient pas moins que les autres. Ainsi une étude sur les blessures à la tête survenues dans des centres de ski de l’Ouest canadien entre 2008 et 2018 n’a observé « aucune différence significative dans l’utilisation d’un casque entre les populations blessées et non blessées ». En fait, les « casqués » rapportaient même 8 % de blessures à la tête de plus que les « sans casque » dans cet article. Deux réserves à ces résultats : Il s’agit d’études dites « observationnelles » et les adolescents, les skieurs/planchistes inexpérimentés mettent plus souvent leur casque que la moyenne, selon des travaux parus en 2017. Le Journal de l’Association médicale canadienne a publié en 2010 une « métaanalyse » qui a calculé que le casque réduit de 35 % le risque de blessure à la tête. De même, une revue de la littérature scientifique, parue deux ans plus tard dans le Journal of Trauma and Acute Care Surgery, a elle aussi conclu que « l’usage d’un casque protecteur [en ski/planche à neige] réduit le risque et la sévérité des blessures à la tête ». Le débat est essentiellement clos aux yeux du clinicien-chercheur en médecine sportive et spécialiste des commotions cérébrales, comme le souligne Pierre Frémont de l’Université Laval de Montréal : « Je pense que c’est maintenant très bien établi que le casque protège contre les blessures crâniennes graves. C’est moins évident pour les commotions, le casque marche moins bien pour limiter les mouvements du cerveau à l’intérieur de la boîte crânienne. » Les études réalisées par la MdeM, dans 15 stations françaises ont contribué à démontrer l’efficacité du port du casque pour prévenir les accidents graves de ski. Le taux de port du casque chez les enfants de moins de 11 ans a augmenté régulièrement sur nos pistes, passant de 15 % en 1995 à 90 % en 2019. MdeM a constaté que le pourcentage de traumatismes crâniens chez les enfants porteurs de casque était de 30 à 50 % inférieur à celui des non-porteurs. Selon MdeM, plus du quart des blessures à la tête, dont les traumatismes crâniens, a été occasionné en 2019 lors de collisions. Ce mécanisme représente 11 % des accidents sur les pistes. L’association indique cependant qu’en 2019 le taux de port du casque était en régression pour les adolescents (84 %) et en stagnation pour les enfants (92 %) et les adultes (70 %). Avec un casque, le danger de traumatisme crânien serait divisé par deux. Ceci signifie que 10 à 15 % des enfants et adolescents font encore du ski sans casque ! Ceci relance le débat initié en 2013 de l’obligation de son port sur les pistes. L’Autriche, l’Italie, les États-Unis, le Canada et l’Espagne ont franchi le pas. Par analogie avec le port du casque pour les enfants faisant du vélo sur la voie publique, l’obligation décidée en 2017 a réduit fortement le nombre des traumatismes crâniens sévères et drastiquement la mortalité chez les moins de 15 ans. Alors...

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