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Editorial

Publié le 03 mar 2021Lecture 2 min

Science sans confiance ou la dictature du sanitaire !

Bertrand CHEVALLIER, Rédacteur en chef

« La vraie science est une ignorance qui se sait »
Michel de Montaigne

En 2021, la science comme pratique – et surtout comme savoir – dérange. Même dans les pays développés, sa contestation s’intensifie, les opinions priment sur les faits. Depuis quelques semaines, les prises de position contre les mesures sanitaires visant à freiner la propagation du coronavirus se multiplient, s’intensifient. Les arguments sont souvent les mêmes : faiblesse ou non-efficacité démontrée de ces mesures, absence de stratégie claire, louvoiement des autorités, mesures liberticides, fin de la responsabilité individuelle, complots du big pharma, entre-soi des experts… Les plus virulents parlent d’autoritarisme, voire de dictature sanitaire. Au sein de la population, dans notre entourage, on entend aussi des propos empreints d’un scepticisme croissant. Cette science, exposée de pétitions en tribune, de billets en éditorial, convoquée devant les parlements, dépêchée chez les gouvernants, sommée en toute occasion de répondre à des questions politiques, éthiques, économiques, ainsi habillée de vêtements beaucoup trop larges pour elle, ne peut être en tout péremptoire. Les théories, recommandations, projections, préconisations, prises de position, toutes se réclament de la science et de son autorité, ce mouvement éthique de partage entre ce qui est dû au scientifique et ce qui appartient au citoyen permettrait peut-être à la science de retrouver des controverses plus à sa mesure. Avec l’information digitalisée, et surtout les réseaux sociaux, apparaît un nouvel espace public. Les contenus sont dans les mains des individus. N’importe quelle opinion ou information, intéressante ou dangereuse, juste ou fausse, peut être diffusée à une partie de l’humanité. Les gens ont perdu confiance dans toutes les formes d’autorité, qu’il s’agisse de celle des gouvernements, des élites intellectuelles ou des experts, et au-delà d’eux, de la science elle-même. On a mélangé la science (incontestable) et les intérêts technologiques (qui doivent être discutés). On les entend dire, avec un air supérieur, qu’il fallait qu’ils obéissent, qu’ils s’adaptent au monde, aux changements, jusqu’à leurs aspects déshumanisants et on a prétendu que la montée des inégalités n’existait pas ou était provisoire. Et les gens, à mesure que s’est faite une certaine transparence, ressentent un mélange de souffrance, de désarroi et de révolte. Ce qu’il s’agit de rétablir urgemment, c’est la confiance basée sur l’écoute de l’autre comme fondement de la société.

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